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Le Salon de l'aéronautique de Farnborough, près de Londres, a à peine ouvert ses portes, lundi 14 juillet, qu'Airbus comme Boeing ont déjà communiqué sur le lancement de nouveaux avions, ou plutôt de nouvelles versions d'appareils existants. L'avionneur européen a annoncé, lundi, la mise en chantier de la version remotorisée, dite Neo, de son long-courrier A330, dont les premières livraisons pourraient avoir lieu dès 2017 et qui, affirme Airbus, donnera du travail à 29 000 personnes en France pendant quinze ans. Equipée d'un moteur Rolls-Royce, elle devrait permettre une économie de 14 % en carburant. En novembre 2013, Airbus avait promis une version régionale, pour le marché chinois, de son A330.

Avant de se décider, Airbus voulait être certain que ce développement – qui devrait lui coûter entre 1,5 et 2 milliards d'euros, à comparer aux 12 à 14 milliards d'euros qu'il aurait investis pour développer le long-courrier A350 – lui permettrait de « rafler au moins un tiers du marché ». Le groupe s'est donné pour objectif de vendre, sur une période de quinze à vingt ans, au minimum un millier d'A330 Neo (sur un marché estimé à 3 000 appareils) pour un prix catalogue de 245 milliards de dollars (180 milliards d'euros).

Après les années d'investissements lourds qui ont vu Airbus débourser des dizaines de milliards d'euros pour lancer tour à tour les long-courriers A380, A350 et la version Neo de l'A320, Tom Enders, le président du groupe, se veut économe. « 2014 sera marquée par l'exécution de nos programmes », a-t-il précisé en début d'année. En clair, Airbus veut toucher les bénéfices de ses investissements.

 

MOTEURS DU SECTEUR

Boeing a, pour sa part, annoncé dès dimanche qu'il allait lancer une nouvelle version de son moyen-courrier (concurrent des futurs Airbus A320 Neo) remotorisé 737 Max, dotée de plus de sièges. Avec jusqu'à 200 sièges en configuration classe économique, l'avion sera destiné « au marché des compagnies à bas coûts à forte densité », explique Ray Conner, le PDG de Boeing Commercial Airplanes.

De fait, les compagnies aériennes low cost sont un des moteurs du secteur. Chez les constructeurs d'avions autant que chez les motoristes, on s'attend, à l'occasion du Salon de Farnborough, à des commandes géantes venant de ces acteurs. Les transporteurs à bas coûts, qui sont les plus riches du secteur, renouvellent régulièrement leur flotte pour opérer des avions neufs et ainsi limiter au maximum les coûts de maintenance.

La low cost indienne IndiGo aurait ainsi entamé des discussions avec Airbus pour lui commander 200 A320 Neo supplémentaires, ce que l'avionneur se refuse à confirmer. Un contrat évalué, prix catalogue, à 20,6 milliards de dollars. En juin 2011, IndiGo avait déjà acheté 180 A320, pour un montant estimé de 15 milliards de dollars.

Farnborough permettra aussi de mesurer l'appétit des compagnies du Golfe. Les constructeurs se demandent si elles poursuivront leurs achats massifs d'avions. Toutefois, Airbus comme Boeing ne semblent pas inquiets. Emirates, l'un des transporteurs les plus riches, a déjà prévenu que sa flotte allait continuer de croître. En 2020, elle devrait comprendre au moins 250 avions, contre 219 aujourd'hui. Un gonflement en nombre d'appareils mais aussi en taille d'avions.

RATTRAPER SON RETARD

Pour suivre la hausse du trafic, Emirates veut des avions plus gros avec plus de sièges. Des appareils capables de transporter 400 passagers, contre 350 actuellement. Signe des temps, la compagnie de Dubaï qui vient de renoncer à acquérir 70 A350 veut désormais concentrer sa flotte sur deux modèles d'avions parmi les plus gros porteurs du marché, le superjumbo A380 et le Boeing 777.

Au premier semestre, Airbus a fait nettement moins bien que Boeing et compte sur le Salon britannique pour rattraper un peu son retard. Airbus a engrangé 290 commandes nettes sur les six premiers mois de l'année quand Boeing en a, lui, emmagasiné 649.

Après une année 2013 record, avec plus de 1 500 appareils vendus, l'avionneur européen a des ambitions plus modestes en 2014. « Nous savons que le marché ne nous apportera pas cela de nouveau cette année. » En 2014, Airbus espère enregistrer plus de commandes (625) que de livraisons.

Dans la foulée des constructeurs aéronautiques, les équipementiers du secteur devraient aussi conclure de nouvelles commandes. Les deux motoristes, l'américain General Electric et le français Safran, associés pour produire le moteur Leap, se frottent déjà les mains. La première compagnie au monde, American Airlines, devrait annoncer à Farnborough la commande de 200 moteurs pour équiper sa flotte de 100 A320 Neo. Un contrat évalué à 2,6 milliards de dollars.

Tag(s) : #R&I, #Digital_Agenda